La plupart des géographes s’accordent pour placer au cœur de leur définition du territoire la notion d’appropriation, en le caractérisant comme une portion d’étendue spatiale découpée et organisée par les pratiques sociales et politiques d’un groupe humain. Toutefois, différentes formes de genèse du territoire se chevauchent constamment et coexistent sur un même espace. Un même point de la surface terrestre peut appartenir à plusieurs territoires d’ordre différents. Aussi, la question qui pourrait intéresser tout géographe est la manière dont les croyances entrent en interaction avec les structures de l’espace et comment s’organisent les territoires « religieux », notamment dans un milieu pluriconfessionnel , où cohabitent (en partageant le même espace) différentes communautés religieuses.
Appréhender un diagnostic territorial implique de le considérer comme un système composé de trois sous-systèmes, liés entre eux :
• le contexte naturel du territoire, qui peut présenter des contraintes et des atouts ayant une incidence sur l’organisation de l’espace géographique.
• l’organisation de l’espace géographique, au travers de la répartition des objets et de leur interaction.
• l’organisation des acteurs du territoire étudié.
A Beyrouth, sur un même espace, il existe des marqueurs bien identifiables dans le paysage beyrouthin : les lieux de culte. Comme première approche de la connaissance du territoire, nous avons tenté de comprendre, au travers d’une analyse spatiale des lieux de culte, l’organisation de « ces espaces », leur dynamique et leur structure.
L’analyse de ce territoire, selon les outils de la géographie, pose un certain nombre de questions auxquelles seule une approche plurdisciplinaire pourrait y répondre.