Pèlerinages latins en Terre sainte et territorialisation de la chrétienté (XIIe-XIVe siècle) (Camille Rouxpetel)

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Loin d’être un donné, la Terre sainte est un espace-temps construit et reconstruit par ceux qui la parcourent, la décrivent, l’imaginent et viennent y ancrer leur croyance. Arrivant en Syrie, en Palestine ou en Égypte dans le sillage des premiers croisés et dans le cadre des États francs, les pèlerins des XIIe et XIIIe siècles enracinent leur description dans la géographie sacrée et les réminiscences évangéliques. Revenant dans les années 1320 après l’interruption qui suit la chute d’Acre (1291), ultime capitale du royaume franc de Jérusalem, les pèlerins ne sont plus les membres d’une société de conquête mais sont soumis, le temps du pèlerinage, à la même souveraineté que leurs coreligionnaires orientaux, celle du sultanat mamelouk du Caire. C’est alors une autre Terre sainte qui se donne à voir, entre géographie sacrée et géographie réelle, dont l’identité chrétienne est fondée tant sur l’Incarnation et les traces de la vie terrestre que du Christ, que sur le passé récent des États francs et son peuplement chrétien oriental. Dans cette perspective, le processus de territorialisation de la chrétienté doit aussi être pensé en lien avec une religion de l’Incarnation et les itinéraires dessinés par les pèlerins. La Terre sainte n’est alors plus un simple cadre, mais devient un véritable acteur de la rencontre entre chrétiens d’Occident et Orients chrétiens et islamique.

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